Archipel
2011-2016


Des roches aux formes, textures et tailles diverses composent ensemble Archipel, sorte de collection minéralogique présentée sous forme photographique. Donnant l'impression de spécimens géologiques ou d'objets célestes, les images provoquent une perte d'échelle et posent un rapport complexe de proximité et de distance. De l'objet dénué de son contexte, on pourrait se trouver si près qu'on n'en saisit pas la dimension, ou alors si loin qu'on ne s'en construirait une image que par l'imagination. Métaphore du territoire et de la collectivité, Archipel évoque un univers dans lesquels les individus sont inséparables du collectif, comme l'ensemble est indissociable de ses composantes.

<  1/8  > (sélection d'une série de 61)



Archipel suggère une lecture individuelle de chaque spécimen, même si les roches forment ensemble une constellation – un ensemble d’îles ou d’idées où on peut se retirer en solitaire ou voyager d’une à l’autre. Donnant l’impression d’apparaître ou de disparaître, les spécimens sont en apparence solides mais la photographie les rend insaisissables, presque vaporeux. Les pierres donnent ainsi à voir les détails, les textures, les marques, les transparences ou les cicatrices qui rendent compte d’histoires et de forces naturelles qui restent toutefois imperceptibles à la surface des choses.

Je crois à ce que j'appelle la pensée archipélique. Parce qu'elle n'impose pas, elle est peut-être fragile, menacée, fuyante, mais c'est toujours une pensée de l'errance, une pensée du déplacement et non pas une pensée de l'imposition. Elle dit que le lieu n'est pas contradictoire avec l'ailleurs, que notre nature ne s'oppose pas à la relation, comme le poétique ne s'oppose pas au politique.
— Edouard Glissant



Merci Jacinthe Robillard, Christine Arseneault-Boucher, Gentiane La France, Valérie Litalien.



Vue d'installation d'Archipel, exposition présentée par Admare à l'aéroport des Îles-de-la-Madeleine, 2016.


Vues d'installation de Glissements de terrain (Land Slides), une exposition commissariée par Mariane Bourcheix-Laporte avec les oeuvres de Ryan Mathieson et Anne-Marie Proulx. Présenté au Toast Collective, dans le cadre du Capture Photography Festival, Vancouver. Photos : Ryan Mathieson